26.5.13

A celui qui s'intéresse vraiment


Après 30 ans de mise en œuvre de la Réforme Psychiatrique, la Grèce se trouve encore une fois dans un moment crucial. Le système de santé mentale est fortement menacé dans sa fonction et les divers services de soins risquent de disparaître. Malgré l’œuvre important et les résultats positifs de la Réforme Psychiatrique, les obstacles et les dysfonctionnements du système grec n’ont pu jamais être vraiment dépassés ni résolus de façon efficace. Cela a suscité de doute, des pas en arrière, résultant parfois à l’abandon des efforts, qui ciblaient au passage du soin asilaire vers une psychiatrie sociale et communautaire. En plus, la politique appliquée, caractérisée insuffisante, fragmentée et occasionnelle, entraîne des problèmes à l’organisation et la planification des soins offerts, de telle sorte que les patients, leurs familles, ainsi que l’équipe thérapeutique se trouvent «perdus» au sein d’un système de santé mentale complètement fragmenté, au seuil d’effondrement.

Concernant la Réforme Psychiatrique en Grèce, on est face à une particularité remarquable: elle est, en grande partie, œuvre des associations à but non lucratif (presque 35%). C’était elles qui ont été chargées de cette démarche vers l’Anti-asile, sous la direction du Ministère de la Santé, l’objectif étant de faire sortir les patients chroniques des asiles, de créer des Unités de Soins Mobiles et des Centres de Jour au sein de chaque commune. Ces associations offrent leurs services de soins à presque 30.000 patients. Parallèlement, le secteur public avec ses différents services a modifié l’ancien modèle de type asilaire et a adopté celui de la réforme psychiatrique.

Malgré tout, 2700 personnes sont hébergées et soignées dans 450 foyers d’hébergement; 24 Unités de Soins Mobiles propose des soins à une population (enfants, ados et adultes) qui habite des endroits difficilement accessibles; 41 Centres de Santé Mentale, 69 Centres de Jour couvrent les besoins des citoyens de chaque commune. On souligne que la particularité géographique du pays (nombreuses îles et villages isolés) rend encore plus dur l’accès à des services de soins, surtout quand ceux-ci ne sont pas sectorisés.

Pourtant, pour présenter la situation actuelle de façon précise, nous ne devons pas ignorer  la réalité et sa vérité : les financements retardés, le manque du personnel, la mauvaise planification et la quasi-absence sectorisation de services, la dernière pourtant officielle selon la loi,  résultent à ce que les Unités de Soins Mobiles fonctionnent mal ou ne fonctionnent plus. En conséquence, une grande partie de la population rurale ne peut pas avoir accès à des services de soins.

La situation actuelle exige la mise au clair des défauts et la détermination des manques dans un but commun : Agir et s’engager pour le bien-être de nos patients et de leur entourage assurant, en même temps, la continuité de la Réforme Psychiatrique.

Pour vous tous qui l’ignorez, le système grec de la santé mentale est au seuil d’effondrement, surtout à cause d’une ambiance teintée d’indifférence face à cette population vulnérable. Le manque de coordination, les désaccords et les conflits au sein des structures ou entre les délégués du secteur de la fonction publique et ceux des associations restent une réalité. CELA DOIT CHANGER !

Particulièrement, on signale qu’en Grèce du 2013 :
  • Le droit à la sante est ébranlé : l’accès aux soins est entravé
  • Les droits des handicapés mentaux et psychiques, ainsi que ceux de leurs familles sont violés : manque des services, services en dysfonctionnement, grandes difficultés de coordination (augmentation des hospitalisations involontaires et inapplication des lois: des patients brûlés au lit, des patients en danger et en misère)
  • Dans ces conditions de frustration, d’insécurité et de changements brutaux, sous l’ombre de l’effondrement du tissu social, les personnes en vulnérabilité sont encore plus en danger. En effet, les patients et leurs familles sont privés des allocations nécessaires pour leur survie et leurs soins médicaux. En plus, il y a un manque énorme des médicaments psychiatriques, ce qui les oblige à les payer eux–mêmes, ou encore pire à changer leur traitement avec tout le risque que cela implique.
  • Les «cas difficiles» (ex. handicapés mentaux, personnes âgées atteints des démences) demeurent enfermés dans les cliniques psychiatriques de façon asilaire, comme, à cause de tout ce qu’on a mentionné, les structures se montrent incapables à les prendre en charge.
  • Il n’existe pas de système de soin bien organisé de niveau primaire pour le suivi (follow-up) des patients qui vivent dans la communauté. 
  • Les patients qui sont dans une situation mineure (assurance par l’Etat-très basse, chômeurs, handicapés, pauvres) sont exclus par les services de soins à cause de cette condition-là: leur situation fait que la caisse d’assurance ne rembourse pas ce type de soins. En plus, ils sont obligés à payer une partie du coût de logement dans les foyers d’hébergement, selon les dernières lois votées. Cela abolit le caractère public et donc gratuit de ces services-là, au moment où l’allocation par l’Etat est suspendue pour milliers de personnes pour une durée de plus d’un an !
  • 3000 employés de ces associations ne touchent pas leurs salaires depuis 10 mois à cause  du gouvernement qui ne montre pas l’intérêt à s’engager et donner une suite à l’œuvre de la Réforme Psychiatrique (alors que le Fonds Social Européen et la Commission Européenne ont «sauvé» la situation plusieurs fois). Pareil, les employés du secteur public subissent des baisses dramatiques à leurs salaires et sont menacés par la clôture des services ou la concentration de ces derniers avec d’autres. Du coup, toutes les deux groupes d’employés de la santé mentale sont dévalorisés, financièrement affaiblis et ils sont appelés à couvrir très souvent les besoins des patients qui sont dans une situation pire que la leur. A côté de cette réalité financièrement dure et pénible, les thérapeutes qui travaillent auprès des patients psychotiques doivent tolérer et contenir les montées d’angoisse et les crises, ainsi que les décompensations de leurs patients qui se paralysent devant une réalité si cruelle. Au moment où l’Etat social est absent, n’offre aucun soutien, chacun essaye de s’en sortir seul avec les peu de moyens qu’il a pour survivre. Sous ces conditions-là, vous pouvez bien comprendre que thérapeutes et patients sont face à une réalité dangereuse qui les attaque sans pitié.

Veuillez soutenir notre revendication sur les suivants:

Assurer et valider la continuité de la Réforme Psychiatrique

Financer suffisamment le système de la santé mentale de telle façon qu’il puisse couvrir les besoins de la population, qui voudra avoir accès à des services de soins de tous les niveaux: primaire, secondaire et tertiaire.

Réorganiser totalement les services de santé mentale, réussir la collaboration entre le secteur public et les associations à but non lucratif, avoir comme objectif principal l’offre des soins à la population de la communauté, changer graduellement les Hôpitaux Psychiatriques.

Mettre en place une véritable sectorisation des services de soins. La sectorisation est une condition essentielle de la Réforme Psychiatrique qui couvrira les besoins de soins des citoyens par secteur. On doit créer des Unités Psychiatriques extrahospitaliers et assurer la continuité de celles qui existent déjà, après les avoir évaluées.


Nous vous prions de communiquer et de publier cette réalité tragique du système de la santé mentale, comme la Presse et les Médias, en Grèce,  ont «choisi» la voie du silence…


Nous restons à votre disponibilité pour toute information supplémentaire sur les mails suivants : Email: synskepsi@gmail.com (http://syn-skepsi.blogspot.gr/)


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